L’échelle du bonheur, qui veut y grimper?
Une foule immense piétinait la terre y travaillant sans cesse, elle était de toute race et couleur, aimant l’argent, l’or, les plaisirs, les fêtes, les divertissements, ramassant des trésors, voyageant de tous côtés, bâtissant d’immenses immeubles, les plus hauts, pour atteindre le ciel.
Elle s’occupait à faire pousser plus que des légumes et des fruits, polluant, gaspillant, tuant, blasphémant, volant, se droguant, s’engouffrant. Moi, petite créature, je les regardais me demandant, mais pourquoi suis-je sur la terre, avec ce monde si bizarre, personne ne s’aime vraiment? C’est alors que mes pieds sur terre ne voulaient plus y demeurer, CAR j’en souffrais trop.
En grimpant la montagne, j’entendis l’écho qui chuchotait :
« Viens plus haut, ne descends pas plus bas, c’est atroce, tu vas t’y brûler. Tiens, je te prête mon échelle, viens-voir de plus près, n’aie pas peur. N’hésite surtout pas à y déposer tes jolis pieds sur la première marche, et regarde, tu es sauvée. Je te tiens la main, je peux te porter maintenant dans mes bras, ne pleure plus. Aie confiance, je suis là, ne sens-tu pas que je t’aime.
Voyant mon soulagement, il me dit : viens et suis-moi! Veux-tu encore monter les marches avec moi, une à la fois tranquillement?
Je me suis dit : je n’ai rien à perdre.
Alors, je montais, une, deux, trois, quatre, cinq marches de plus. J’ai pris le temps, de me retourner, de respirer et de regarder en bas vers cette terre connue et l’odeur qui y montait me déplaisait. Ah! Toute cette fumée nauséabonde, que je voyais au loin, quel brouillard, quelle noirceur, me disais-je.! Que de lourds souvenirs! Que de tristes événements, que je voulais tant oublier.
Comme Je désirais, respirer de l’air frais et pur, alors, j’ai continué à monter quelques marches rapidement. Enfin! Un peu de paix, je me disais. Puis, me retournant, mon regard se posa sur le monde d’en bas, et, il commença à changer. Je me suis mise à prendre en pitié ce troupeau, me disant s’il savait, ce pauvre monde, comment on est aux anges en grimpant, là-haut. Puis, soudain, un jour quelqu’un que j’aimais sur la terre, me fit signe en s’écriant : Reviens sur terre, tu montes trop vite. Descends, voyons, remets tes pieds sur terre, m’as-tu oublié! Prenant pitié, je suis redescendue, pour lui rappeler que je l’aimais, mais chaque pas vers le bas, ne me rassurait guerre. Les humains, transpiraient tellement la violence en méprisant le prochain, qu’elle en était devenue démesurée et incontrôlable. Quelle pollution, me disais-je, une fois les pieds revenus au sol! Je ne pouvais à peine respirer cet air malsain, mais je voulais…enfin vivre.
Pour un temps, J’avais fait plaisir à cette personne tout en me cherchant un refuge de paix et d’amour en revenant sur terre; cependant, que de déceptions m’attendaient. Ne trouvant pas sur la terre, le havre de paix à la mesure des besoins que j’espérais,
l’écho se fit entendre disant de nouveau : viens, je t’attends!
C’est alors, que mes pieds, par la force du vent, retrouvèrent la première marche de l’échelle, le temps d’un soupir. Ce monde, si ignoble, me semblait tant étranger en quelques sortes, dans ses misères et ses labeurs, il me troublait trop. C’est alors, que toute heureuse et rassurée, je répondais oui, avec tout mon cœur, à cet appel plein de douceur. Ah! L’écho, comme je l’aimais, il était si bon pour moi.
Puis, fréquemment ne cherchant que l’amour et le réconfort, je repartais, souvent à la hâte, afin de retrouver le chemin étroit, où était située cette immense échelle avec des centaines et des centaines de marches. Je ne voyais pas la fin des marches, tant c’était haut, et si haut, oui si haut! Mais, plus je montais, plus c’était beau, plus il y avait une étincelante lumière radieuse émanant des rayons de paix, d’amour et de joie intérieure qui me ravissaient. Alors, encore, on m’appelait sur la terre en bas de l’échelle, disant : tu vas trop vite pour nous, attends-nous, nous ne sommes pas prêts à aller te voir!
En plus, on ne connaît pas cette route, comme toi, pour trouver le chemin et l’échelle! Nous craignons d’y monter, on a peur des hauteurs et de l’inconnu! Des voix suppliantes insistaient en disant : Non, ne nous abandonne pas, reviens! Alors, je pris courage à nouveau, déambulant les marches lentement, en me disant : mais quand seront-ils assez rassurés pour monter, au moins, sur la première marche, seulement la première marche.
De plus, les jours, les mois, les années passaient. Hélas! On refusait, la découverte de l’amour, du véritable amour, qui me comblait tant. Alors, ne supportant plus les odeurs nauséabondes de cette pollution, de plus en plus terrible, je repris le chemin étroit, la mine déçue mais avec courage, pour gravir l’échelle entre ciel et terre.
Sur la route, j’y rencontrais des gens heureux, souriants, et remplis d’amour, qui m’aimaient même sans me connaître…quelle joie! Quel émerveillement! C’était comme si on se connaissait depuis toujours. L’amour transperçait nos cœurs, d’une joie commune, tant d’affinité sans aucun effort. Nous partagions ensemble dans une charité pure sous le vent d’une brise légère, où l’on entendit, une musique si douce et angélique que nous étions… comme au paradis. Puis, les gens de la terre, nous criaient : vous êtes devenus fous ou quoi? Cessez de monter si haut, nous allons vous perdre! Si vous nous aimez, vous resterez sur la terre. Ici, il y a tout ce qu’il vous faut pour profiter de la vie en abondance et vous amuser sans cesse; restez donc avec nous.
Alors, ayant pitié d’eux, plusieurs redescendaient le cœur en peine, sachant bien que la vie sur terre, n’était pas rose. Comment y respirer se disaient-ils, sans le véritable amour du prochain, on ne peut pas y survivre, tant il y fait froid. Mais, ils reprirent à nouveau courage, s’encourageant les uns les autres, se consolant sur les épaules de leurs amis. Mais, pour faire la fête, entre amis, ils se disaient : retournons sur le chemin étroit, on est trop malheureux ici avec cette pollution, qui nous étouffent. Alors, ils repartirent encore, laissant derrière eux, tout ceux qui avaient crié : êtes-vous fous ou quoi! Mais, plus ils remontaient les marches, plus ils étaient heureux ensemble sous la brise d’un vent léger qui les caressait. Puis, on criait fortement vers eux, à nouveau de la terre : revenez…revenez….revenez….
En percevant, à nouveau, cette musique barbare et tous ces cris délirants,
tout le tapage de ces bruits qui gênaient trop nos oreilles; alors un vif dégoût nous envahissait tout en essayant de redescendre du haut de l’échelle de la vie. Ne pouvant résister au bien-être du véritable amour, nous avons donc rebroussé chemin, pour y trouver la véritable paix de l’âme.